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Communiqué de presse

Les dispositifs numériques personnels – une entrave aux soins hospitaliers?

Une étude de l’Université Concordia se penche sur les risques des transmetteurs sans fil pour les patients

Montréal, le 16 juin 2015 — Chaque année dans les hôpitaux nord-américains, des milliers de patients meurent à la suite d’erreurs médicales – erreurs qui auraient pu être évitées si les médecins et le personnel infirmiers avaient eu un accès instantané au dossier du patient au moyen de technologies sans fil. Le piège : le rayonnement électromagnétique causé par ces dispositifs peut perturber le fonctionnement des appareils électroniques médicaux et ainsi entraîner de sérieuses conséquences cliniques pour les patients.

Toutefois, la situation pourrait bientôt s’améliorer grâce à une recherche menée récemment à l’Université Concordia. Dans le cadre de cette nouvelle étude publiée dans la revue IEEE Transactions on Electromagnetic Compatibility, les chercheurs ont réussi à définir des indicateurs clairs sur la distance à respecter par le personnel soignant entre les dispositifs sans fil et les appareils électroniques médicaux.

Dans le cadre de leurs travaux, les chercheurs de la Faculté de génie et d’informatique ont évalué le risque de défaillance d’un appareil médical lorsqu’un dispositif portable émettant des ondes radio, par exemple une tablette électronique, se trouve dans la même pièce. 

Prudence au chevet du patient

Souvent, les autorités des hôpitaux exigent des membres du personnel qui utilisent des transmetteurs sans fil de respecter une distance de séparation minimale (DSM) précise lorsqu’ils sont à proximité d’appareils médicaux électroniques sensibles.

« Nous voulions savoir si ces politiques ont un effet réel sur le risque d’interférence électromagnétique, explique Mehdi Ardavan, doctorant en génie électrique et auteur principal de l’étude. Dans nos travaux, nous avons dû faire face à deux obstacles importants : d’une part, les coûts élevés associés à la mesure et au calcul de la force des champs électromagnétiques et, d’autre part, l’absence de données sur la façon dont le personnel médical muni de dispositifs sans fil se déplace au chevet du patient. »

M. Ardavan et ses collègues ont donc dû combiner des méthodes existantes afin d’élaborer un outil qui les aiderait à estimer les probabilités qu’un champ électromagnétique particulier perturbe un dispositif médical donné. Les chercheurs ont associé cet outil à un nouveau modèle mathématique afin de tenir compte du caractère itinérant des transmetteurs, vu que les membres du personnel hospitalier sont presque toujours en mouvement.

« Nous avons découvert que les politiques en matière de respect de la DSM sont efficaces, indique Mehdi Ardavan. Si les membres du personnel respectent en tout point les directives, ils peuvent utiliser une tablette dans la même pièce où se trouve l’équipement médical sans occasionner de risques pour le patient. »

En fait, les problèmes surviennent uniquement lorsque le personnel fait preuve de laxisme vis-à-vis des règles. « Nous avons constaté que le risque diminue rapidement lorsqu’on augmente la DSM de zéro à une valeur faible. Par la suite, le risque ne diminue pas si l’on augmente la DSM au-delà d’un seuil que nous appelons “la DSM optimale”. Cela montre que la mise en place de distances de séparation minimales plus importantes n’améliore pas nécessairement la sécurité. »

Pour Christopher Trueman, auteur en chef et professeur au Département de génie électrique et informatique, le message est clair. « Les hôpitaux doivent s’assurer que leur personnel respecte les règles concernant la DSM. Étant donné la nature du problème, l’atteinte d’un risque nul est pratiquement impossible. Toutefois, en respectant la DSM, on peut réduire le risque à un seuil assez bas, de sorte qu’une interférence devienne très peu probable. »

Bref, si l’on respecte une distance supérieure à la longueur d’un bras entre les appareils médicaux et les dispositifs sans fil, le risque de perturbation devient minime.


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