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Communiqué de presse

La sécurité routière et les piétons à quatre pattes

Une approche novatrice est nécessaire pour prévenir les collisions entre véhicules et animaux, selon Jochen Jaeger, chercheur à l’Université Concordia

Montréal, le 3 juin 2015 — Les routes du Canada seront bientôt prises d’assaut à l’occasion du congé estival. Or, rien ne ternit autant des vacances qu’une collision accidentelle avec un chevreuil.

Pour Jochen Jaeger, professeur au Département de géographie, d’urbanisme et d’environnement de Concordia, la prévention de la mortalité faunique passe par l’expérimentation.

Dans une étude parue récemment dans la revue Journal of Environmental Management, le Pr Jaeger et une équipe de cochercheurs venant d’universités du monde entier ont montré qu’il n’existe pas de solution universelle en matière de prévention des collisions véhicules-animaux : une approche adaptative est préférable.

Dans le cadre de leurs travaux, les scientifiques se sont penchés sur les principales questions que se posent les planificateurs routiers. Pour illustrer les moyens les plus efficaces de réduire la mortalité routière chez les animaux, ils se sont servis d’études de cas réalisées tant dans la région du Grand Toronto que dans les contrées sauvages de l’Australie-Occidentale.

Les premières questions sont les plus fondamentales. Certains modèles de passages fauniques fonctionnent-ils mieux que d’autres? Quelles sortes et quelles tailles de structures faut-il préconiser?

« Maintenant que les planificateurs routiers se préoccupent d’empêcher les collisions véhicules‑animaux, ils veulent savoir quels types de constructions préventives permettraient de réduire, voire d’éliminer, les accidents », explique le Pr Jaeger.

Les animaux en cause vont de la souris à l’élan d’Amérique. Dès lors, il n’y a pas de solution passe-partout, et diverses mesures d’atténuation doivent être mises en place :

  • systèmes de détection des animaux;
  • panneaux de mise en garde à l’intention des automobilistes;
  • stratégie de réduction du volume, de la vitesse ou du bruit de la circulation;
  • fermetures temporaires de routes;
  • passages fauniques;
  • clôtures d’exclusion de la faune et
  • modification de la conception des routes.

Selon l’étude, les chercheurs et les planificateurs routiers ont intérêt à collaborer le plus rapidement possible. Ainsi, ils pourront définir un ensemble d’expériences réalisables et s’entendre sur l’option la plus pertinente, compte tenu des contraintes du projet.

« Pour bien maîtriser les méthodes d’atténuation et les rendre applicables dans diverses situations, nous ne devons plus seulement nous demander si telle espèce traverse la route à tel endroit, affirme le Pr Jaeger. Il faut élargir la démarche à l’ensemble des espèces, des reliefs, des routes et des projets routiers. »

« Afin de prendre des décisions éclairées sur la mise en œuvre, la modification ou l’ampleur de mesures d’atténuation, les agences de transport ont besoin de données fiables. Au bout du compte, nous voulons être sûrs que tout projet routier prévoira d’entrée de jeu de minimiser les répercussions prévues sur la population faunique. De même, nous voulons nous assurer que l’investissement dans l’aménagement de passages fauniques ou de clôtures d’exclusion est justifié. »

Partenaires de recherche

Les coauteurs de cette étude sont : Trina Rytwinski, Glenn M. Cunnington et Lenore Fahrig (Université Carleton); Rodney van der Ree et Kylie Soanes (Centre de recherche australien pour l’écologie urbaine); C. Scott Findlay (Institut de l’environnement de l’Université d’Ottawa et Institut de biologie d’Ottawa-Carleton); Jeff Houlahan (Université du Nouveau-Brunswick à Saint John); et Edgar A. van der Grift (Université et centre de recherche de Wageningen aux Pays-Bas).


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