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Communiqué de presse

Les interdictions n’aident pas à cesser de fumer

Une étude de l’Université Concordia révèle que la loi a ses limites

Montréal, le 3 mars 2015 – Les fumeurs ont pris l’habitude de sortir des bars et des restaurants pour leur pause cigarette. Mais les nouvelles règles concernant les espaces publics clos en ont-elles incité suffisamment à fumer moins souvent chez eux, voire à cesser complètement leur consommation de tabac?

Ces questions faisaient l’objet d’une étude récemment publiée dans Nicotine & Tobacco Research par une équipe comprenant Sylvia Kairouz, professeure agrégée du Département de sociologie et d’anthropologie de l’Université Concordia. Si les chercheurs n’ont découvert aucun changement significatif des habitudes domestiques à la suite d’une interdiction de fumer, une telle mesure pourrait cependant avoir des incidences plus complexes.

« La présence d’un non-fumeur est ce qui distingue les gens qui limitent l’usage du tabac à la maison, explique la Pre Kairouz. Le réseau social semble donc être un facteur plus important que la loi. »

Sachant à l’avance qu’une interdiction de fumer entrerait en vigueur au Québec en mai 2006, l’équipe a pu recueillir des données auprès d’un échantillon représentatif de la province un mois auparavant, puis effectuer un suivi un an et demi plus tard

La sensibilisation croissante à l’impact de la fumée secondaire sur la santé a naturellement contribué au renforcement de la loi. Nombre de ceux qui continuaient de consommer du tabac chez eux prétendaient d’ailleurs vouloir réduire l’exposition des autres à la nicotine, bien que de tels efforts soient généralement vains.

« La croyance populaire veut qu’ouvrir les fenêtres ou les portes permette d’évacuer efficacement la fumée, alors que ce n’est pas le cas, affirme la Pre Kairouz. Les gens peuvent être sensibles à ces questions, mais il existait peu d’information sur leurs répercussions. »

Ainsi, la motivation pour cesser de fumer est plus susceptible de provenir de proches qui montrent l’exemple en abandonnant eux-mêmes la cigarette.

Cela dit, les tendances de la dernière décennie donnent à penser qu’un éventail beaucoup plus large de facteurs ont permis de réduire le nombre de personnes dépendantes de la nicotine, outre la loi forçant simplement les fumeurs à sortir plus souvent.

« Il faut adopter une approche intégrée qui combine mesures écologiques, taxation, prévention et information, souligne Sylvia Kairouz. Mais l’un des plus importants éléments est l’accès à des services de santé publique pour les personnes qui tentent de cesser de fumer. »

Partenaires de recherche: L’étude a bénéficié d’une subvention de fonctionnement de l’Initiative canadienne de recherche pour la lutte contre le tabagisme et d’une contribution du ministère québécois de la Santé et des Services sociaux.

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