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Communiqué de presse

Est-ce que la maladie attire la solitude?

La maladie chronique contribue à l’isolement social, selon une étude de l’Université Concordia

Montréal, le 11 février 2015 – Les épreuves de la vie rapprochent souvent les gens. Toutefois, d’après une nouvelle étude de l’Université Concordia publiée dans la revue Health Psychology, l’apparition d’une maladie chronique accroît généralement le sentiment de solitude, et ce, même chez les personnes en couple depuis plus de 50 ans.

C’est le constat que dressent des membres du Laboratoire de recherche sur le vieillissement, la santé et la personnalité de Concordia. À l’origine, ils avaient remarqué que beaucoup de travaux traitent du rôle de la solitude dans le développement des maladies, mais qu’il existe peu de preuves empiriques montrant que le fait d’être malade contribue à l’isolement.

« Nous avons été surpris par la quantité de recherches au sujet de l’incidence de la solitude sur le risque de tomber malade, explique Meaghan Barlow, auteure principale et étudiante à la maîtrise. Or, aucun chercheur ne s’était encore penché sur la question inverse : les personnes malades en viennent-elles à se sentir seules? »

L’étude révèle que c’est souvent le cas chez les personnes âgées, même si elles sont en couple depuis longtemps. « En vieillissant, la qualité de nos liens sociaux influe sur notre capacité à surmonter les conséquences d’une maladie grave. Le fait d’avoir un partenaire de vie pourrait ne pas suffire », poursuit Meaghan Barlow.

Avec la coauteure Sarah Liu, elle a examiné l’évolution, de 2004 à 2012, du sentiment de solitude chez 121 personnes en grande partie septuagénaires. L’analyse a été supervisée par Carsten Wrosch, auteur en chef et titulaire de la chaire de recherche de l’Université Concordia sur le vieillissement et la santé.

L’équipe a ainsi défini le rôle des stratégies d’autoprotection pour réduire le stress lié à un grave problème de santé. Elle a notamment établi l’importance, pour les malades, de réévaluer leur situation d’un point de vue positif, et de ne pas s’en vouloir pour leur état. Ces comportements leur permettraient de contrer la solitude en les motivant à rester socialement actifs; ils aideraient aussi à diminuer les symptômes de dépression. « Suspendre ses activités sociales ne fait qu’empirer les choses, ajoute la chercheuse. Le diagnostic d’une maladie chronique ne devrait pas limiter votre vie sociale, dans la mesure du possible. »

Bien entendu, la société doit pour sa part motiver la population vieillissante à rester socialement active. Autrement dit, elle doit reconnaître qu’une augmentation des activités stimulantes peut compenser les répercussions psychologiques de la maladie.

« Si la solitude peut multiplier les complications, il existe par contre des mesures pour en combattre les effets, conclut Mme Barlow. En trouvant des moyens d’interagir avec différentes personnes, les malades risquent moins de s’en vouloir pour leur état de santé et de s’en remettre à leur partenaire pour combler le vide qu’ils ressentent. »

Partenaires de recherche : Cette étude a bénéficié de bourses et de subventions des  Instituts de recherche en santé du Canada.

Liens connexes :

Étude citée http://psycnet.apa.org/psycarticles/2014-56053-001.pdf   

Instituts de recherche en santé du Canada http://www.cihr-irsc.gc.ca/e/193.html

Laboratoire de recherche sur le vieillissement, la santé et la personnalité http://crdh.concordia.ca/Wrosch_Lab/


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