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Communiqué de presse

Votre niveau de créativité dépend de vos origines

La culture influe sur l’inventivité, selon une nouvelle étude de l'Université Concordia

Montréal, le 27 janvier 2015 — Avec la classe créatrice qui monte en flèche, nombreuses sont les entreprises qui misent maintenant sur la créativité. Toutefois, les idées foisonnent davantage dans certaines sociétés humaines. En effet, comme le donne à penser une étude de l’Université Concordia, l’inventivité est liée à la culture.

Récemment publiée dans The Journal of Business Research, cette étude compare près de 300 personnes. Certaines sont issues d’une société collectiviste (Taïwan); les autres, d’une société individualiste (le Canada). Selon les résultats, les individus porteurs d’une culture plus individualiste déploient davantage d’inventivité que leurs homologues collectivistes. En revanche, pour ce qui est de la qualité de la créativité, les deux groupes sont presque sur un pied d’égalité.

Gad Saad, professeur à l’École de gestion John-Molson, a coréalisé l’étude avec Louis Ho, étudiant aux cycles supérieurs à Concordia, et Mark Cleveland, de l’Université de Western Ontario. Selon leur théorie, la position où se situe un pays dans le continuum individualisme-collectivisme a une incidence sur la créativité dont sont capables ses citoyens.

« Le remue-méninges est souvent utilisé pour stimuler la créativité. Nous avons donc décidé d’y recourir, en privilégiant des stimuli culturellement neutres aussi bien à Taïwan – nation collectiviste – qu’au Canada – société individualiste », indique le professeur Saad.

Avec ses cochercheurs, il a émis cette hypothèse : si les membres d’une société individualiste performent particulièrement bien dans une tâche où il faut faire preuve d’imagination – comme proposer l’idée du siècle –, ceux qu’anime une philosophie collectiviste sont moins disposés à s’investir dans ce genre de réflexion, car ils hésitent davantage à se distinguer du reste du groupe.

Les chercheurs ont recruté des étudiants de deux universités urbaines, situées à Taipei et à Montréal, et rassemblé des données sur cinq mesures connues de tout participant à un remue-méninges :

  1. Le nombre d’idées proposées.
  2. La qualité des idées (selon des évaluateurs indépendants).
  3. Le nombre d’énoncés négatifs prononcés pendant les séances (par exemple, « Quelle idée stupide vouée à l’échec! »).
  4. La valence des énoncés négatifs (par exemple, la phrase « c’est l’idée la plus saugrenue que j’ai jamais entendue » a une connotation bien plus dépréciative que « cette idée est plutôt banale »).
  5. L’excès de confiance manifesté par les membres du groupe lorsqu’il s’agit de comparer leur performance à celle d’autres groupes.

Au chapitre de la créativité, la qualité l’emporte sur la quantité

« L’étude corrobore largement nos hypothèses, ajoute Gad Saad. Nous avons constaté que les individualistes proposaient bien plus d’idées. Par contre, ils émettaient davantage de commentaires dépréciatifs, et ce, avec plus d’intensité. Les membres du groupe canadien ont aussi démontré plus de confiance excessive que leurs homologues taïwanais. »

Pourtant, en ce qui concerne la qualité des idées, les collectivistes ont obtenu des résultats légèrement plus élevés que les individualistes.

« Cette donnée cadre avec une autre caractéristique culturelle importante qui prime dans certaines sociétés collectivistes : la propension à être axé sur la réflexion plutôt que sur l’action, à avoir le réflexe de réfléchir sérieusement avant d’opter pour une ligne de conduite », explique le professeur Saad.

Des études comme celles-ci sont essentielles pour comprendre des différences culturelles que l’on remarque de plus en plus à mesure que le centre de gravité économique du monde se déplace vers l’Extrême-Orient.

« Afin de maximiser la productivité de leurs équipes internationales, les entreprises d’envergure mondiale doivent comprendre les importantes différences culturelles qui séparent les mentalités occidentale et extrême-orientale, précise-t-il. Le remue-méninges, souvent utilisé pour générer de nouvelles idées – par exemple, pour créer des produits –, pourrait ne pas être aussi efficace dans tous les milieux culturels. Toutefois, bien que les personnes issues de sociétés collectivistes soient moins susceptibles de proposer un grand nombre d’idées novatrices, leurs idées sont généralement aussi bonnes sinon légèrement meilleures que celles de leurs homologues de sociétés individualistes. Les employeurs doivent donc être conscients de cette dissemblance. »

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