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Communiqué de presse

Des routes plus sûres pour les petits mammifères, grâce aux travaux d’une chercheuse de l’Université Concordia

Une étudiante à la maîtrise en biologie vient en aide aux animaux de la forêt

 

Chevreuils, orignaux, ours… En bordure de nos routes, des panneaux incitent les automobilistes à prendre garde à la grande faune. Mais, qu’en est-il des porcs‑épics, lièvres et autres petits mammifères à la démarche furtive ou bondissante? En effet, pour un conducteur, tenter d’éviter un renard qui s’élance sur la voie peut se révéler aussi mortel qu’une collision avec un caribou.

Heureusement, grâce à une nouvelle initiative du Département de biologie de l’Université Concordia et du ministère des Transports du Québec, il devient plus facile pour les animaux de la forêt, petits et grands, de gagner l’autre côté de la chaussée sans incident.

Tout se passe sous la route

Empruntant un parcours jalonné d’accidents géographiques, la route 175 entre Québec et Saguenay a longtemps été considérée comme dangereuse. Afin de la rendre plus sécuritaire, le ministère des Transports l’a fait passer de deux à quatre voies et y a fait ajouter un terre-plein central. Achevé en 2012, cet élargissement a contribué à sauver la vie de nombreux automobilistes. Cependant, la situation est toute autre pour les animaux, dont l’habitat est désormais coupé par une aire de chaussée beaucoup plus importante.

Pour diminuer les répercussions négatives de la route élargie sur la faune locale, le gouvernement a installé des clôtures qui orientent les animaux vers des ponceaux aménagés sous la chaussée. Parmi les premières structures du genre dans la province, ces passages permettent à la faune de traverser l’emprise routière en toute sécurité.

Mais, ces mesures sont-elles vraiment efficaces? Quels types de passages fonctionnent le mieux? Les ponceaux sont-ils fréquentés par les animaux et, si oui, par quelles espèces et à quels moments? C’est ici qu’entrent en scène les chercheurs de Concordia.

Des photos, des photos, et encore des photos

Étudiante à la maîtrise en biologie, April Martinig passe ses journées à faire ce que beaucoup d’entre nous font pour se distraire : regarder des photos de petites bêtes adorables à l’ordinateur. La tâche de Mme Martinig est toutefois beaucoup plus sérieuse, car elle a pour but de sauver la vie d’animaux sauvages.

La chercheuse passe en revue les quelque 250 000 images numériques produites à ce jour (et ce n’est pas terminé) par les appareils photo installés dans les passages souterrains le long de la route 175. Elle examine attentivement chaque cliché afin d’identifier les espèces animales qui empruntent les ponceaux et de savoir à quels moments elles le font. Son objectif : évaluer l’efficacité des passages dans le cas des petits et moyens mammifères.

Ainsi, Mme Martinig surveille les passages fauniques toute l’année durant au moyen d’appareils photo dotés de capteurs de mouvement infrarouges. « Je vois toutes sortes d’animaux, affirme-t-elle, de l’écureuil au renard en passant par le raton laveur. S’ils vivent dans la forêt, tôt ou tard ils se retrouveront sur nos photos. »

Quel animal le plus surprenant a-t-elle eu la chance de voir? « Une fois, nous avons vu un ours! Les passages sont destinés aux animaux plus petits, mais celui-ci a quand même essayé de s’y faufiler », dit-elle en riant.

Toutefois, en général, les tunnels sont fréquentés par les animaux pour lesquels ils ont été conçus. « Il est évident que les structures en place fonctionnent. Les passages sont utilisés régulièrement, souvent plusieurs fois par jour par les mêmes animaux. Cela signifie qu’ils ne font pas simplement les traverser; ils les intègrent dans leur habitat. »

Réduire la mortalité faunique sur les routes : une mission

Jusqu’à maintenant, le type de passage le plus efficace semble être un modèle plus large, utilisé le plus souvent par les espèces-proies, comme les écureuils et les campagnols. « Cinquante-huit pour cent des animaux que nous voyons sont des micromammifères – de petits rongeurs pour la plupart. Ils privilégient les espaces ouverts pour voir arriver les prédateurs de loin. »

En moyenne, 50 000 images sont générées par saison. La chercheuse aura donc encore beaucoup de données à examiner au fur et à mesure qu’avanceront ses travaux.

Selon April Martinig, l’avenir du projet – de même que celui des petits animaux des forêts du Québec – s’annonce prometteur. « J’aimerais que cette initiative s’étende à d’autres tronçons de la route 175. Je souhaite aussi que les structures soient adaptées à différents types d’animaux peuplant d’autres régions de la province », conclut-elle.


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