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Communiqué de presse

Vous espérez duper un élève de maternelle? Réfléchissez bien!

Les enfants de cinq ans savent reconnaître quels adultes sont des sources fiables de savoir, selon une étude menée par les universités Concordia et de la Colombie‑Britannique

Montréal et Vancouver, le 8 octobre 2014 — Qu’il s’agisse de nommer les couleurs ou de nouer leurs lacets, les enfants ont une foule de compétences à acquérir. Or, en général, ils dépendent des adultes pour leur enseigner les rudiments de la vie.

Mais les adultes renseignent parfois mal, que ce soit intentionnellement ou par mégarde. Alors à partir de quel âge les enfants peuvent-ils distinguer les enseignants dignes de confiance de ceux qui leur racontent des salades?

Selon une nouvelle étude publiée dans PLOS One par des chercheurs de l’Université Concordia et de l’Université de la Colombie-Britannique, dès l’âge de cinq ans, les enfants peuvent reconnaître les sources d’information fiables, même lorsqu’on leur dit des mensonges avec la plus grande certitude.

Dans le cadre de l’étude, la boursière postdoctorale Patricia Brosseau-Liard a recruté 96 sujets âgés de quatre et cinq ans. Avec ses coauteures de l’Université de la Colombie-Britannique Tracy Cassels et Susan Birch, elle leur a fait évaluer deux indices importants de la crédibilité d’une personne – l’exactitude antérieure et la confiance actuelle – lorsqu’ils décidaient que croire.

Les chercheuses ont présenté aux enfants de courtes vidéos de deux femmes adultes parlant d’animaux familiers.

  1. L’une disait des vérités sur l’animal, d’une voix hésitante : « Euh, je crois que les baleines vivent dans l’eau, n’est-ce pas? » 
  2. L’autre disait des mensonges sur l’animal d’une voix confiante : « Ah, moi je sais! Les baleines vivent sous terre! » 

Ensuite, on leur a montré des vidéos des deux mêmes femmes parlant d’animaux inconnus. Lorsqu’elles énonçaient les nouveaux faits, c’était toujours la même que dans la première vidéo qui s’exprimait avec confiance, et la même qui s’exprimait avec hésitation. Puis on a demandé aux enfants laquelle des deux ils croyaient.

Chez les petits âgés de quatre ans, les réponses se partageaient de manière égale – ils étaient tout aussi susceptibles de croire la menteuse confiante que la femme sincère, mais hésitante. En revanche, les sujets s’approchant des cinq ans étaient plus portés à croire l’adulte sincère, mais hésitante. En un an, les enfants évoluent donc beaucoup sur le plan de la consommation critique de l’information.

Ces résultats sont importants pour les éducateurs, les enseignants et les parents, explique Mme Brosseau-Liard.

« Notre étude jette un éclairage nouveau sur le développement de la cognition sociale, du scepticisme et de la pensée critique chez l’enfant. Les élèves en maternelle ont la réputation d’être crédules. Or, notre étude montre qu’ils évaluent plutôt bien les sources d’information. Les parents peuvent donc utiliser cette capacité pour les guider dans leur apprentissage. »


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