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Communiqué de presse

Le pouls peut révéler la détresse psychologique

Un chercheur de l’Université Concordia montre que les variations de pouls liées à l’inquiétude peuvent servir à évaluer le stress

Montréal, le 30 septembre 2014 Plus de 23 % des Canadiens se disent modérément ou fortement stressés la plupart du temps. Or, si le stress chronique augmente les risques de troubles de santé mentale et physique, il n’agit pas sur tout le monde de la même manière. En effet, certaines personnes composent bien avec le stress, tandis que d’autres – notamment celles qui s’en font pour un rien – peuvent en subir les effets néfastes.

Heureusement, selon une nouvelle recherche de l’Université Concordia, il est possible de déceler la sensibilité au stress. Cette découverte sera très utile aux professionnels de la santé qui s’efforcent de combattre le stress chez leurs patients avant qu’il ne devienne incontrôlable.

La preuve est dans le pouls
Dirigée par Jean-Philippe Gouin, professeur de psychologie à Concordia, l’étude a été publiée récemment dans la revue Stress. Le chercheur a suivi 76 étudiants universitaires en période de faible stress – soit au début du trimestre −, puis en période de stress élevé, durant les examens. Il a ainsi noté que même si tous les étudiants doivent surmonter des défis semblables lors des examens finaux, seuls certains éprouvent une détresse importante.

Avec l’aide de ses collègues Sonya Deschênes (Université Concordia) et Michel Dugas (Université du Québec en Outaouais), le Pr Gouin a consigné la fréquence cardiaque des participants en état de relaxation, puis lorsqu’ils pensaient à des sujets qui les inquiètent généralement beaucoup. Les chercheurs ont ensuite observé leur humeur en période de stress faible (au début du trimestre) et élevé (juste avant les examens).

Résultat : Les participants chez qui la fréquence cardiaque fluctuait moins lorsqu’ils commençaient à s’inquiéter risquaient davantage d’être très stressés plus tard, au moment des examens finaux.

 « Au repos, un pouls variable est une bonne chose, explique Jean-Philippe Gouin, qui est titulaire d’une chaire de recherche du Canada sur le stress chronique et la santé. C’est un signe du bon fonctionnement du système nerveux parasympathique. Ce système est responsable de l’état “de repos et de digestion”, qui s’oppose à celui “du combat ou de la fuite”. La phase de repos et de digestion entraîne un sentiment de calme qui permet de conserver son énergie et d’en refaire le plein. »

Menace réelle ou inquiétude démesurée?
« Lorsqu’on fait face à une menace réelle dans la vie, un pouls régulier aide à affronter la situation, poursuit le Pr Gouin. Par exemple, si l’on rencontre un lion en pleine jungle, il faut que le cœur batte à un niveau constamment élevé pour pouvoir fuir aussi vite que possible. Mais si le corps réagit de la même manière lorsqu’on s’inquiète pour une chose dont on ne peut savoir si elle arrivera ou non – par exemple, rater un examen −, alors on est plus sensible au stress. »

« En reconnaissant dans la population les personnes plus sujettes au stress, nous pouvons intervenir avant qu’elles n’atteignent un point de rupture. Ainsi, avec un peu de chance, nous leur épargnerons des conséquences néfastes. C’est pourquoi il est important d’avoir un outil de diagnostic objectif comme celui que nous proposons », conclut Jean-Philippe Gouin.

Partenaires de recherche : Cette étude a bénéficié de l’appui du Programme des chaires de recherche du Canada et du Fonds de recherche du Québec – Santé.     


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