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Communiqué de presse

Pourquoi les pèlerins affluent vers la Terre sainte

Une chercheuse de l’Université Concordia publie un nouveau livre sur les pèlerinages des chrétiens américains

Montréal, le 26 août 2014 — Le conflit qui perdure en Israël et sur les territoires palestiniens ne touche pas seulement les populations juives et musulmanes qui y résident. Il affecte aussi les quelque 250 000 chrétiens américains qui se rendent chaque année sur la Terre sainte afin d’explorer les sites associés aux récits bibliques.

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L’ouvrage Walking Where Jesus Walked: American Christians and Holy Land Pilgrimage (« marcher sur les traces de Jésus : chrétiens américains et pèlerinages en Terre sainte » [NYU Press, 2014]) est le fruit d’une première étude approfondie sur les dimensions culturelles et religieuses des pèlerinages en Terre sainte effectués par des Américains après 1948.

Ce livre jette un nouvel éclairage sur une industrie de plusieurs milliards de dollars qui façonne les pratiques religieuses de nombreux chrétiens américains. Professeure de sciences des religions à l’Université Concordia, l’auteure de l’ouvrage,Hillary Kaell, montre que les pèlerinages contemporains peuvent nous en apprendre beaucoup sur le christianisme du XXIe siècle.

Dans le cadre de son étude, la Pre Kaell a accompagné deux groupes de pèlerins en Israël. Elle a interviewé 131 participants originaires de partout aux États-Unis avant, pendant et après leur visite sur la Terre sainte – témoignages qu’elle a ensuite rapportés dans son livre.

Menées auprès de protestants et de catholiques issus de différentes régions des États‑Unis, les entrevues ont permis de dégager les principales caractéristiques communes des pèlerins américains de foi chrétienne :

  • plus de 70 % d’entre eux sont des femmes;
  • ils sont presque tous âgés de 55 à 75 ans.

L’étude de la Pre Kaell révèle qu’en général, ces femmes entreprennent un pèlerinage lorsqu’elles franchissent une étape transitoire de leur vie, notamment après le décès de leur conjoint ou leur départ à la retraite. Bien que la plupart accomplissent seules ce voyage, elles voient dans ce geste très personnel un prolongement de leurs responsabilités familiales.

Et que pensent les pèlerins contemporains du conflit politique qui persiste sur la Terre sainte? Fait intéressant, la Pre Kaell a observé que l’expérience vécue par les pèlerins durant leur séjour n’ébranle généralement pas leurs convictions politiques : « toutes les interactions sur le terrain susceptibles de perturber leurs positions préexistantes sont inconsciemment altérées, ou simplement ignorées; d’ailleurs, la majorité des pèlerins empruntent d’innombrables détours pour éviter de discuter du conflit actuel ».

L’une des questions centrales abordées dans l’ouvrage est la manière dont les pèlerins vivent les tensions qui surgissent entre la dimension personnelle de leur démarche – soit leur décision de partir en pèlerinage et leur relation avec Dieu – et la réaction de la population ou les retombées positives escomptées sur leurs familles et leurs communautés respectives.

Bien qu’un pèlerinage soit souvent perçu comme une forme de « quête », les personnes interrogées par la Pre Kaell le conçoivent généralement comme une démarche d’approfondissement : déjà animés d’une foi robuste, ils entreprennent ce parcours pour explorer davantage leur spiritualité.

« Pour les pèlerins, il s’agit réellement d’un voyage hybride, explique la Pre Kaell. Ils y voient une expérience à la fois ordinaire – puisqu’elle s’inscrit dans la continuité de leurs pratiques spirituelles quotidiennes – et extraordinaire, car cette aventure les mène très loin de la maison, et nombre d’entre eux n’ont pas beaucoup voyagé auparavant. »



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