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Communiqué de presse

En faisant plus d’exercice, les fumeurs dépressifs arriveraient à se défaire du tabagisme plus rapidement

Selon une recherche de l’Université Concordia, l’abandon du tabac devient plus complexe lorsque des troubles de santé mentale entrent en jeu

Montréal, le 22 juillet 2014 – Les fumeurs ayant reçu un diagnostic de dépression éprouvent le besoin de prendre une pause cigarette deux fois plus souvent que ceux qui n’ont pas à composer avec un trouble de l’humeur. Qui plus est, les personnes qui ont le plus de difficulté à arrêter de fumer pourraient en réalité avoir plus de problèmes de santé mentale qu’elles ne le croient.

Tandis que près d’un adulte nord-américain sur cinq fume régulièrement, chiffre qui demeure en baisse constante, environ 40 pour cent des personnes dépressives ont souvent besoin de griller une cigarette. Ce constat a incité une équipe de chercheurs, logée en partie à l’Université Concordia, à mettre au jour ce que dissimulait ce pourcentage plus élevé.

L’ensemble de leurs observations a récemment fait l’objet d’un compte rendu dans la revue Nicotine & Tobacco Research. Ainsi, leur étude a révélé que les fumeurs aux prises avec une maladie mentale ont tout simplement plus de difficulté à se défaire de leur habitude, peu importe à quel point ils souhaitent cesser de fumer.

En effet, l’anxiété, les envies ou le manque de sommeil qui se manifestent généralement lorsqu’on cesse de fumer d’un seul coup font souvent en sorte qu’on se précipite sur la première cigarette en vue – à laquelle on avait pourtant juré de ne plus jamais toucher.

Or, une personne qui ne souffre pas de dépression clinique est mieux à même d’affronter les difficultés liées au sevrage tabagique.

Cependant, il a été démontré qu’un peu d’exercice peut diminuer l’envie compulsive d’allumer une cigarette – même si cela n’est pas suffisant pour soulager les symptômes de la dépression.

À la suite d’une étude d’une durée de 18 mois, les chercheurs ont constaté que, même dans un contexte d’entraînement des plus élémentaires, il était plus facile de cesser de fumer. De fait, ils ont observé qu’à la suite de séances de marche régulières, les symptômes de sevrage étaient d’intensité moindre.

« Ce constat devrait être considéré comme un appel à l’action », affirme Grégory Moullec, chercheur postdoctoral affilié au Département des sciences de l’exercice de l’Université Concordia et coauteur de l’étude. « Aussi espérons-nous que cette étude continue de sensibiliser les chercheurs et les cliniciens au rôle prometteur de l’exercice dans le traitement de la dépression et l’abandon du tabac », ajoute l’auteur principal, Paquito Bernard de l’Université de Montpellier, en France.

En outre, leur recherche montre dans quelle mesure la lutte difficile de certaines personnes contre la cigarette peut révéler la présence d’une dépression mal diagnostiquée.

Les études sur le rôle bénéfique de l’exercice dans l’abandon du tabac se poursuivent. Beaucoup des fumeurs désireux de rompre avec le tabagisme seraient certainement prêts à tenter de se débarrasser de leurs envies uniquement par l’activité physique.

« Nous avons besoin d’arguments encore plus solides pour convaincre les responsables de politiques, explique Grégory Moullec. Malheureusement, il y a encore des gens qui mettent en doute les bienfaits de l’exercice et persistent à privilégier les stratégies pharmacologiques. Toutefois, si nous continuons à mener des études ambitieuses et à adopter des méthodes strictes, nous arriverons à déterminer quelles interventions sont les plus efficaces. »


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