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Communiqué de presse

Pensées intrusives : un phénomène répandu dans différentes cultures

Selon une étude internationale, 94 % des gens ont des pensées envahissantes importunes

Montréal le 8 avril 2014 – Les personnes qui vérifient constamment la propreté de leurs mains ou qui imaginent leur maison en flammes ne sont pas seules dans leur situation. En effet, une nouvelle recherche menée à l’Université Concordia et dans quinze autres universités du monde entier* indique que 94 % des individus ont des pensées, des images ou des impulsions intrusives indésirables.

Dans le cadre de cette étude internationale codirigée par Adam Radomsky, professeur de psychologie à l’Université Concordia, et publiée dans la revue Journal of Obsessive-Compulsive and Related Disorders, les chercheurs ont interrogé des habitants de six continents.

Le Pr Radomsky et ses collègues ont observé que les pensées, les images et les impulsions intrusives non désirées (symptômes courants du trouble obsessionnel‑compulsif, ou TOC) sont répandues.

« L’étude montre que le problème ne réside pas dans la simple présence de pensées envahissantes indésirables, mais plutôt dans la façon de les gérer. Cette notion est au cœur des interventions cognitives et comportementales que nous préconisons pour aider les gens à surmonter un TOC, explique le Pr Radomsky. Ainsi, les thérapeutes peuvent concentrer leurs efforts sur l’application de traitements qui seront efficaces dans toutes les cultures. »

« La confirmation de l’universalité de ces pensées nous aide à rassurer les patients qui se croient peut-être très différents du reste de la population, affirme le Pr Radomsky. Par exemple, pour la plupart des gens, l’idée de sauter d’un balcon ou d’un quai de métro peut sembler bizarre ou idiote. Or, une telle pensée peut être inquiétante pour une personne aux prises avec un TOC, qui peut y voir le signe d’une tendance suicidaire. Les personnes atteintes d’un TOC se livrent davantage à ce genre de pensées et en sont plus troublées, mais les idées elles-mêmes sont indifférenciables de celles qui surviennent dans l’ensemble de la population. »

La reconnaissance de l’universalité des pensées intrusives peut également encourager les chercheurs qui conçoivent des traitements de santé mentale efficaces et fondés sur des données probantes à mettre en œuvre des thérapies cognitives et comportementales selon une approche transculturelle. « Les personnes atteintes d’un TOC ou d’un trouble connexe ne sont guère différentes des autres, conclut le Pr Radomsky. »

À propos de cette étude
Les chercheurs ont évalué 777 étudiants universitaires de treize pays répartis sur six continents. Au Canada, les participants étaient des résidents de Montréal et de Fredericton. À l’échelle internationale, la recherche a été menée en Argentine, en Australie, en France, en Grèce, à Hong Kong, en Iran, en Israël, en Italie, en Sierra Leone, en Espagne, en Turquie et aux États-Unis.

Dans le cadre d’entrevues, les chercheurs ont demandé aux participants s’ils avaient eu au moins une pensée intrusive indésirable au cours des trois derniers mois. Pour s’assurer que les participants signalent ce type de pensée, les chercheurs les ont guidés pour les amener à distinguer les inquiétudes persistantes, les ruminations portant sur des événements passés et les pensées intrusives importunes. Celles-ci peuvent se présenter sous la forme d’un énoncé (p. ex., « Ai-je verrouillé la porte d’entrée? »), d’une image (p. ex., une représentation mentale de son domicile en flammes) ou d’une impulsion (p. ex., faire du mal à autrui). La contamination, l’agression et le doute sont quelques-uns des nombreux thèmes des pensées envahissantes déclarées par les participants.

*Partenaires de recherche
Cette étude a été financée en partie par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH).

Les corédacteurs sont Gillian Alcolado, doctorante à l’Université Concordia; le Pr Jon Abramowitz, de l’Université de Chapel Hill en Caroline du Nord, aux États-Unis; le Pr Pino Alonso, de l’Université de Makeni en Sierra Leone; la Pre Amparo Belloch, de l’Université de Valence, en Espagne; la Pre Martine Bouvard, de l’Université de Savoie, en France; le Pr David A. Clark, de l’Université du Nouveau-Brunswick; la Pre Meredith Coles, de l’Université Bingham, aux États-Unis; le Pr Guy Doron, du Centre interdisciplinaire d’Herzliya, en Israël; le Pr Hector Fernández-Álvarez et la le Pre Beatriz Gomen, de la Fondation Aiglé, en Argentine; la Pre Gemma Garcia-Soriano, de l’Université de Valence, en Espagne; la Pre Marta Ghisi, de l’Université de Padoue, en Italie; la Pre Mujgan Inozu, de l’Université Abant Izzet Baysal, en Turquie; le Pr Richard Moulding, de l’Université Deakin, en Australie; la Pre Giti Shams, de l’Université des sciences médicales de Téhéran, en Iran; le Pr Claudio Sica, de l’Université de Florence, en Italie; le Pr Gregoris Simos, de l’Université de Macédoine, en Grèce; et le Pr Wing Wong, de l’Université chinoise de Hong Kong.


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