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Communiqué de presse

L’art de la greffe du cœur

L’expérience de la greffe du cœur dépasse le domaine physique, montre une initiative de l’Université Concordia

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Montréal, le 28 janvier 2014 – Peu d’organes sont aussi chargés de sens que le cœur humain, mais celui-ci est pourtant remplaçable. Depuis la première greffe du cœur en 1967, d’importants progrès ont été réalisés sur le plan technique, si bien que cette opération constitue aujourd’hui le traitement de choix pour l’insuffisance cardiaque au stade ultime.

De nos jours, nombre de greffés du cœur vivent vieux et en bonne santé. Toutefois, on s’était rarement intéressé jusqu’ici à l’état émotif et psychologique des sujets après leur intervention. Or, cette lacune vient d’être comblée par une initiative conjointe de la chercheuse Ingrid Bachmann, de l’Université Concordia, et d’un groupe de recherche médicale de Toronto.

Une image part l'artiste Andrew CarnieUne image part l'artiste Andrew Carnie

Le projet multisensoriel Hybrid Bodies: An Artistic Investigation into the Experience of Heart Transplantation (« corps hybrides : étude artistique de la greffe du cœur ») propose d’analyser l’expérience vécue par les receveurs ainsi que les préjugés culturels à l’égard de ce type d’opération. Dans un cadre créateur, des liens sont établis entre la greffe et les notions de corporéité, d’identité et de parenté.

« Dans Hybrid Bodies, nous avons exploré l’utilisation de moyens artistiques pour évoquer l’expérience des greffés du cœur et amener les gens à en parler, explique Ingrid Bachmann, professeure agrégée en fibres et pratiques matérielles au Département des arts plastiques. Il nous sera plus facile de discuter de cette expérience quand nous en serons plus conscients. C’est d’ailleurs ce qui s’est produit dans le cas de la douleur illusionnelle des amputés. »

La Pre Bachmann a mené à bien ce projet en collaboration avec le groupe Process of Incorporating a Transplanted Heart (PITH), de l’Université de Toronto. De concert avec une équipe internationale composée des artistes Alexa Wright (Université Westminster), Catherine Richards (Université d’Ottawa) et Andrew Carnie (Université de Southampton), elle a étudié des vidéos d’entrevues conduites par le PITH auprès de malades ayant subi une greffe du cœur.  

Désirant sensibiliser la population aux complexités de la greffe d’organe et améliorer les soins aux patients, les artistes ont conçu une œuvre inspirée des effets observés de la chirurgie sur le comportement des sujets.

Lorsqu’Ingrid Bachmann a regardé les vidéos pour la première fois, elle a tout de suite remarqué un certain décalage entre les paroles des greffés et leurs actions. « S’ils affirmaient certaines choses au sujet de leur état émotif, leurs actions racontaient une toute autre histoire, relate-t-elle. Les survivants d’une greffe sont aux prises avec différentes oppositions : cœur malade/nouveau cœur, donneur/receveur. »

Hybrid Bodies ne se veut ni art-thérapie, ni illustration médicale. « Mes collègues et moi souhaitons vulgariser de fascinantes recherches médicales et élargir la discussion sur la greffe d’organe », précise la Pre Bachmann.

Les résultats du projet Hybrid Bodies, financé en partie par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, font l’objet d’une exposition publique au Centre Phi de Montréal jusqu’au 15 mars 2014. 


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