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Communiqué de presse

Contenir le changement climatique


Un chercheur de Concordia préconise l’élimination des émissions de gaz à effet de serre

Montréal, 8 Mars, 2011 – Avec l’augmentation constante des niveaux de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et la hausse des températures mondiales qui en découle, y a-t-il quelque espoir d’empêcher le réchauffement climatique de prendre des proportions dangereuses? Selon Damon Matthews, professeur agrégé au Département de géographie, d’urbanisme et d’environnement de l’Université Concordia, nous pourrions stopper le réchauffement climatique, en éliminant les émissions de gaz à effet de serre.

Dans un article publié en ligne dans Nature, cosigné par Kirsten Zickfeld de l’Université Simon Fraser, le professeur Matthews affirme sans ambigüités que le changement climatique est une réalité contemporaine et non une hypothèse lointaine. Malgré ce que les sceptiques souhaitent nous faire croire, les émissions nocives de gaz à effet de serre ont déjà entraîné une élévation des températures mondiales de près d’un degré. D’ailleurs, même si nous mettions un terme à ces émissions, les températures continueraient d’augmenter d’environ un autre quart de degré.

Au Canada, les températures s’accroissent rapidement, car les continents se réchauffent plus vite que les océans. La fonte des neiges amplifie le réchauffement en exposant des zones sombres qui absorbent davantage de chaleur. « Autrement dit, nos émissions nous exposent déjà à un réchauffement supérieur de deux degrés.  Au rythme actuel, explique le professeur Matthews, les températures mondiales ont de bonnes chances de grimper de deux degrés,donc probablement près de quatre degrés pour le Canada. »

Le seul moyen d’arrêter le réchauffement climatique est de supprimer les émissions de gaz à effet de serre. « Si nous arrêtons les émissions maintenant, la température en 2200 sera comparable à celle d’aujourd’hui, poursuit-il. Mais même si nous parvenons à un tel miracle, prévient-il, nous ne pourrons nous soustraire à un réchauffement à court terme de quelques dixièmes de degré. »

Pourquoi ce réchauffement supplémentaire? Les recherches du professeur Matthews montrent que les aérosols en suspension sont les premiers à disparaître de l’atmosphère. L’élimination de ces particules réflectives stoppe rapidement leur effet rafraîchissant et entraîne par conséquence une augmentation de la température générale de quelques dixièmes de degré d’ici dix ans. Ensuite, les gaz à effet de serre dont la durée de vie atmosphérique est courte, comme le méthane, commencent à se dégrader dans l’atmosphère et les températures se refroidissent graduellement pour retrouver leurs niveaux actuels après une centaine d’années.

Ces différences dans la réponse du climat aux émissions d’aérosols et de gaz à effet de serre  de longue et de courte durée de vie ont des conséquences importantes sur les efforts visant à prévenir les changements climatiques délétères. En diminuant les émissions d’aérosols et de gaz de courte durée de vie, nous pouvons gérer le changement de température à court terme. La diminution des émissions de gaz à effet de serre de longue durée de vie comme le dioxyde de carbone est donc essentielle pour atteindre les réductions de températures ciblées à long terme.

« Une hausse de la température mondiale de moins de deux degrés n’est pas un objectif impossible à viser », conclut le professeur Matthews. Les températures ne retrouveront jamais leurs niveaux antérieurs à la révolution industrielle, mais nous avons les moyens de limiter leur augmentation à deux degrés, du moins pour le moment. 

Partenaire de recherche : Cette recherche a été financée par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada.


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