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Futurs planétaires – 3 credits

1er août - 13 août 2017

24 décembre 1968, espace orbital. Membre de la mission Apollo 8, William Anders photographie un levé de Terre à l’horizon lunaire : Earthrise. La photo devient rapidement célèbre et imprègnera durablement la culture populaire. Pour la première fois, l’humanité peut voir la finitude de son habitat. Une nouvelle conscience naît alors : cette planète limitée ne pourra endurer une croissance illimitée. L’expansion de l’occupation territoriale humaine et l’exploitation frénétique des ressources naturelles, intensifiées par le progrès technique et la logique compétitive du capitalisme ne mène peut-être pas au bonheur global, mais à la crise globale.

Cette crise semble aujourd’hui à nos portes. Extinctions, désastres et catastrophes caractérisent notre rapport à l’environnement, mais aussi le rapport entre populations, entre individus et entre les espèces qui habitent notre Terre. Cette école d’été sillonnera Montréal et le Québec pour penser de nouvelles manières d’imaginer et de concevoir une planète future sans rêver à fuir ou à nier les ruines de celle que nous habitons. Comment confronter l’ineffable d’un futur planétaire, comment le modeler sans nier l’histoire, le colonialisme et les formes de violence normatives? Quels sont les modes du connaître et de l’expérimenter capables de nous mener à des écologies du prendre soin réunissant les formes de vies terriennes? Comment habiter la catastrophe?

Les différents ateliers de cette école d’été réuniront les arts, les humanités, les sciences et les sciences sociales pour interroger de manière collective cette question des modes d’habitation de notre planète face à la crise écologique, et pour repenser les concepts et les pratiques de l’environnement, de la différence et de la technologie afin d’imaginer et de créer une planète plus juste, plus durable et plus diversifiée.

Les principaux enseignants du cours sont : Orit Halpern (Concordia University), Pierre-Louis Patoine (Sorbonne Nouvelle), Marie-Pier Boucher (chercheure postdoctorale, Centre pour les arts, la science et la technologie, M. I. T.) et Perig Pitrou (CNRS/Collège de France). Cette équipe est complétée par de nombreux conférenciers invités (géologues, écrivains, artistes, météorologues…)

Image : NASA / Bill Anders (domaine publique) Image : NASA / Bill Anders (domaine publique)

Les étudiants intéressés doivent faire parvenir une courte présentation de leurs recherches actuelles et expliquant en quoi l’école d’été les intéresse. Cette présentation doit parvenir à Antonia Hernandez avant le 1 mai 2017 : antonia@cordltx.org

Les résultats de la sélection seront communiqués avant le 1er juin 2017.

Des aides financières sont disponibles pour les étudiants étrangers, qui couvrent les frais d’inscription et de transport. Les étudiants habitant en dehors de Montréal seront hébergés gratuitement dans les résidences étudiantes de l’Université Concordia.

Le cours s’appuie sur une série d’ateliers de recherche (research-studio format) qui permettront de mettre en relation des théories et des fictions spéculatives avec des recherches empiriques actuelles afin de repenser le futur planétaire. Il est organisé autour de la visite de trois sites correspondant à trois thèmes qui rythment la manière dont nous entrons en relation les uns avec les autres, et avec la Terre : extraction, colonialisme et spéculation.

Chaque site sera accompagné par l’étude de textes choisis, situé dans son contexte historique et, si possible et pertinent, présenté par des entretiens et conversations menées avec des représentants d’organisations communautaires, de travailleurs ou de scientifiques. Ces trois sites nous permettront d’explorer les manières dont nous pensons la vie et le vivant hier, aujourd’hui et demain. Ces sites pourront inclure :


1. Extraction : En termes d’extraction de ressources minières et d’énergies fossiles, le Canada est l’un des plus vastes et des plus productifs territoires du globe. Nous nous intéresserons à cette situation actuelle et à la manière dont le monde contemporain traite la planète, l’environnement et les espèces vivantes, à travers la visite d’un site minier (mines aurifères à ciel ouvert, situées en Abitibi-Témiscamingue), des raffineries d’aluminium d’Alcan et de sites de recherches météorologiques et géologiques dans la région de Montréal. Pendant les 5 premiers jours de l’école d’été, nous nous voyagerons d’un site à l’autre et dialoguerons avec des scientifiques, ingénieurs, artistes et environnementalistes spécialistes de questions géologiques afin de mieux comprendre la géo-ingénierie massive qui restructure actuellement les sols et sous-sols de notre planète.

2. Colonialisme : Dans un second temps, le cours se concentrera sur le Square Cabot et le Vieux-Port de Montréal. Le Square Cabot rend hommage à John Cabot, l’explorateur génois qui, envoyé en mission pour le roi d’Angleterre Henri VIII, “découvrira” l’Amérique du Nord en 1497 et jouera ainsi un rôle de pionnier dans le développement du colonialisme européen. Dans les dernières décennies du XXe siècle, le Square constituera un lieu de vie pour de nombreux sans-abris, notamment issus des Premières Nations (Inuit, en particulier). Aujourd’hui, des initiatives urbanistiques visant à “réhabiliter” le Square font débat : supposées redévelopper ce lieu en créant des ponts entre les préoccupations autochtones et celles de la communauté aisée de Westmount, elles ont été critiquées par les défenseurs des droits des sans-abris comme une opération de gentrification à peine déguisée. Pour sa part, le Vieux-Port constitue un ensemble monumental qui perpétue l’histoire de Montréal, et un lieu idéal pour penser son développement futur.

3. Spéculation : Montréal a occupé une place privilégiée dans l’histoire du design expérimental et de l’architecture spéculative. Cette dernière partie du cours s’appuiera sur les restes de l’Exposition universelle de 1967 et des Jeux olympiques de 1976 pour réfléchir à la manière dont s’articulent le passé, la ruine, l’obsolescence et la futurité. Ces visites se feront en partenariat avec le Centre Canadien d’Architecture (à confirmer).

Montréal possède d’un patrimoine bâti qui témoigne d’une époque, la fin des années 1960 et les années 1970, où la conscience écologique émerge. Partiellement en ruine, ce patrimoine est lié à des enjeux liés à l’environnement, à la mondialisation, à la décolonisation et aux politiques énergétiques. Des ensembles monumentaux comme Habitat 67, le Biodôme ou le Stade olympique attestent à la fois d’un optimisme face aux possibilités de développer de nouveaux habitats humains et de nouveaux styles de vie, à la fois sur Terre et dans l’espace, et d’inquiétudes grandissantes au sujet de la dévastation environnementale, de l’augmentation de la population mondiale et d’une géopolitique de la terreur. Ce sont des sites fertiles pour amorcer une réflexion spéculative sur l’habitat de demain. Comment ces ruines et ces monuments peuvent-ils être réactivés ? Peuvent-ils toujours nourrir nos imaginaires ? Ou doivent-ils au contraire être abandonnés au passé ? Nous nous interrogerons ensemble sur ces designs et leurs histoires après avoir été confrontés aux projets actuels de géo-ingénierie et aux histoires coloniales et d’extraction qui modèlent notre environnement. Quels mondes alternatifs pouvons-nous imaginer ? Et construire ? Et comment pouvons-nous amorcer cette construction?

Parallèlement et en lien avec ces missions sur le terrain, les étudiants travailleront sur des documents écrits et visuels issus des champs suivant :

1. Fiction : Re-imaginer notre relation avec la Terre demande que nous réfléchissions à la manière dont nous pensons les mondes alternatifs. Des spécialistes de littérature animeront des ateliers portant sur la relation entre histoire des sciences et science-fiction telles qu’elle s’articule chez des auteurs féministes, queers, Afro-américains ou appartenant aux Premières nations tels qu’Ursula Le Guin, J. G. Ballard, Octavia Butler ou Natacha Kanapé Fontaine. Ces lectures nous permettront de faire l’expérience fictionnelle de mondes secondaires tout en mesurant la portée littéraire de notions telles que la biosphère, l’écosystème ou l’Umwelt.k on the history and theory of architecture, urbanism, infrastructure and media.  We will be working with the Center for Canadian Architecture and historians and anthropologists studying green design and energy infrastructures and examining the social impact of geo-technical projects.

2. Études des sciences et de la technologie :  Les étudiants pourront se familiariser avec des travaux actuels sur l’histoire et la théorie de l’architecture, de l’urbanisme, des infrastructures et des médias. Nous travaillerons conjointement avec le Centre Canadien d’Architecture, des historiens et des anthropologues sur des thèmes tels que le design écologique, les infrastructures énergétiques, et l’impact des projets de géo-ingénierie.

3. Design spéculatif et ethnographie :  L’école d’été sera l’occasion d’expérimenter les théories et les pratiques actuelles du design et de l’urbanisme spéculatif, ainsi que de l’ethnographie multimodale. Il s’agira de penser collectivement des moyens de percevoir et de documenter des phénomènes qui se manifestent sur des échelles temporelles et spatiales qui échappent au sensorium humain.

4. Sciences de la vie et de la Terre : Les étudiants pourront travailler des textes fondamentaux de l’écologie et de la géologie. Des ateliers porteront sur l’histoire et les enjeux scientifiques d’idées qui ont marqué la pensée du XXe siècle, tels que que la biosphère et l’Umwelt (Uexkull), l’écosystème qui émerge dans les années 1930 ou encore l’Anthropocène, introduit dans le domaine géologique dans les qnnées 1970.

Ce cours est enseigné en anglais, mais votre travail peut être soumis en français

 

Le Canada, et Montréal en particulier, peut jouer un rôle particulier dans le développement de nouvelles méthodologies et de nouveaux imaginaires face à la catastrophe écologique. Les histoires combinées du colonialisme et des industries minières et énergétiques, ainsi que les innovations en design, architecture, littérature et technologie nous offrent une perspective pertinente pour examiner la manière dont nos sociétés technoscientifiques conçoivent le futur planétaire. La Canada oscille entre des pratiques qui dévastent l’environnement et la construction d’un imaginaire du Nord et de l’Arctique préservé de l’activité humaine. Montréal en particulier constitue un territoire stratégique pour penser la diversité, la coexistence au sein d’habitats futurs ; aux confluents des histoires coloniales françaises et britanniques, et au cœur de l’étude et des pratiques de l’architecture et du design, cette ville offre des occasions et des ressources stimulantes pour la pensée et la recherche.

Les étudiants intéressés doivent faire parvenir aux organisateurs un C.V. ainsi qu’une courte présentation de leurs recherches actuelles qui explique en quoi l’école d’été les intéresse.

Cette présentation doit parvenir à Antonia Hernandez avant le 1er mai 2017 : antonia@cordltx.org

Les résultats de la sélection seront communiqués avant le 1er juin 2017.

Des aides financières sont disponibles pour les étudiants étrangers, qui couvrent les frais d’inscription et de transport. Les étudiants habitant en dehors de Montréal seront hébergés gratuitement dans les résidences étudiantes de l’Université Concordia.

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